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 allaiter un bébé sans l'avoir porté

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AuteurMessage
sofinou
Invité




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MessageSujet: allaiter un bébé sans l'avoir porté   allaiter un bébé sans l'avoir porté EmptyMer 22 Déc 2010, 03:32

Lorsqu'une maman adopte un tout petit bout de choux, et qu'elle souhaite l'allaiter, comment dois t-elle s'y prendre pour avoir une montée de lait?
Merci de votre aide bisous
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MessageSujet: Re: allaiter un bébé sans l'avoir porté   allaiter un bébé sans l'avoir porté EmptyMer 22 Déc 2010, 12:42

bonjour.

Allaiter Aujourd'hui n°63

Relactation et lactation induite


Les bénéfices de l’allaitement sont aujourd’hui unanimement reconnus et l’OMS recommande six mois d’allaitement exclusif. On voit encore pourtant beaucoup d’échecs précoces d’allaitement et de non-choix d’allaitement. De plus, de nombreux cas d’adoption existent et interrogent les mères sur la possibilité de faire profiter leur bébé de la relation d’allaitement.

Lactation induite et allaitement d’un bébé adopté : savoir que c’est possible
L’allaitement d’un enfant adopté est pratiqué depuis des millénaires dans les sociétés traditionnelles où le lait de femme est indispensable à la survie de l’enfant. Il y est fréquent de voir une femme prendre en charge l’allaitement du bébé orphelin d’une sœur, fille ou amie. Les mères y voient un avantage à la fois nutritionnel et relationnel.
Mais dans nos sociétés, quand une future mère adoptive parle de son projet d’allaiter son bébé, elle se heurte le plus souvent à la fois à une grande incompréhension de la part de son entourage et des professionnels de santé et/ou à l’ignorance quant à cette possibilité.
Allaiter un bébé adopté présente pourtant de nombreux avantages. Il a été séparé de sa mère biologique, ce qui rend son départ dans la vie plus difficile sur le plan émotionnel mais aussi, parfois, au niveau de sa santé. L’allaitement participe du processus d’attachement à sa mère adoptive, il peut l’aider à construire un sentiment de sécurité et améliorer sa santé, quelle que soit la quantité de lait maternel reçue.
Il n’est en fait pas indispensable d’avoir mené une grossesse à terme et d’avoir accouché pour pouvoir allaiter. La lactation induite désigne cette capacité des femmes à allaiter sans passer par la grossesse.
La mère peut avoir eu une grossesse et/ou un allaitement antérieurs mais anciens (pour pouvoir parler de lactation induite, le temps écoulé depuis le sevrage, variable selon les auteurs, doit être d’au moins six mois).
Il est important de savoir qu’un allaitement complet n’est pas toujours possible.
A ce sujet, il est intéressant de noter que les résultats d’une induction de la lactation sont bien meilleurs dans les pays en voie de développement, où certaines études font état de 100 % d’allaitement exclusif pour les mères adoptives qui en font l’expérience. Dans nos pays, les études montrent des résultats beaucoup plus bas, souvent des allaitements partiels et peu de cas d’allaitements exclusifs. De nombreuses raisons expliquent cette différence, les plus importantes étant le manque de soutien à la fois de la famille et des professionnels de santé, l’absence de compréhension de la nécessité de proximité complète avec le bébé et de tétées fréquentes nécessaires au succès de cette démarche, et la conviction que de toute façon la femme n’aura pas assez de lait.
Dernier facteur à prendre en compte : les femmes qui adoptent un enfant chez nous le font bien souvent parce qu’elles ne peuvent pas en avoir. La cause de leur stérilité peut avoir un impact sur l’allaitement. Alors que dans les pays en voie de développement, un enfant est adopté le plus souvent parce que sa mère est morte ou incapable de s’en occuper, et bien souvent par une femme qui a eu elle-même des enfants et les a allaités.



La relactation, ou comment ne pas rester sur un regret de non-allaitement ou un échec précoce
La relactation est le processus permettant de reprendre l’allaitement après un sevrage datant au plus de six mois. Au-delà de six mois, il s’agit plutôt d’une lactation induite, même si l’on peut penser qu’elle est probablement facilitée par la grossesse encore relativement proche.
De nombreuses mères décident de ne pas allaiter leur bébé ou arrêtent leur allaitement bien plus tôt que ce qu’elles avaient prévu, et ce pour de multiples raisons : stress, douleur, reprise du travail, prise d’un médicament, maladie maternelle, mauvaises informations conduisant à un échec d’allaitement, etc. Souvent, avec le temps qui passe ou les circonstances qui changent, elles peuvent regretter leur décision et se demander s’il n’est pas possible de revenir en arrière.
Une des demandes de relactation les plus fréquentes correspond au cas du bébé qui ne supporte pas le lait industriel et fait une réaction allergique nécessitant une hospitalisation.
Comme pour l’induction d’une lactation, savoir que c’est possible est fondamental.
Dans une étude, les dossiers d’environ un millier de mères s’étant présentées en consultation avec un bébé de moins de 6 semaines ont été analysés. Les mères avaient cessé très précocement d’allaiter, ou n’avaient pas réussi à démarrer un allaitement pendant leur séjour en maternité. Les bébés et les mères qui étaient malades étaient exclus de l’étude.
Ces mères ont bénéficié d’un soutien et d’un suivi pendant les dix premiers jours de relactation. 91,6 % d’entre elles ont réussi à relacter pendant les dix jours du suivi : 83,4 % allaitaient exclusivement, et 8,2 % partiellement. 8,4 % des mères n’ont pas réussi à relacter parce qu’elles ont dû être hospitalisées pour diverses raisons.
Les auteurs concluaient qu’il est la plupart du temps possible de réussir à relancer la lactation chez des mères dont le bébé est âgé de moins de 6 semaines et qui ont présenté de très importants problèmes d’allaitement en post-partum précoce. Aider les mères à mettre correctement leur bébé au sein semblait être le point le plus important pour le succès de la relactation.



Réfléchir à sa motivation et avoir des attentes réalistes
Pour certaines mères, la motivation est essentiellement relationnelle. La quantité de lait obtenue est en quelque sorte un bonus. Pour d’autres, avoir le maximum de lait maternel compte beaucoup. Il est sûr que le deuxième objectif est plus difficile à atteindre et demande un plus grand investissement.
Le succès de la relactation et/ou de la lactation induite dépend de plusieurs facteurs.
Des facteurs propres au bébé... : son comportement au sein et la qualité de son réflexe de succion ; son âge (les bébés de moins de 3 mois pourront plus facilement revenir au sein, soit spontanément, soit avec un accompagnement, cela peut être plus difficile pour les bébés entre 3 et 6 mois) ; son expérience pendant le temps écoulé (a-t-il eu une expérience d’allaitement avant l’arrêt de l’allaitement ou l’adoption et de combien de temps ?),
... et des facteurs propres à la mère. D’abord son degré de motivation et sa disponibilité. Au départ, il faut effectivement pouvoir investir beaucoup de temps.
Après la naissance, la progestérone décroît rapidement et la prolactine atteint un niveau important qui redescend progressivement. Donc, plus tôt la relactation sera commencée, plus facile elle sera. Mais aucune date ne doit décourager une mère. Seule la tentative donnera des réponses. Dans ma pratique, j’ai ainsi vu un bébé de 3 mois n’ayant jamais été allaité et hospitalisé pour allergie grave revenir à un allaitement complet en quinze jours et être ensuite allaité jusqu’à 2 ans.
Le temps nécessaire à l’établissement d’une production de lait suffisante varie de quelques jours à quelques semaines, et il est difficile de prédire à l’avance le temps nécessaire dans chaque cas. Des attentes irréalistes peuvent générer trop de stress pour la mère, le bébé et toute la famille.
Il est impératif de savoir par exemple qu’allaiter un bébé adopté est une aventure difficile, et que personne ne peut garantir à la mère qu’elle aura du lait, même si la plupart en ont, en plus ou moins grande quantité. Et de savoir aussi que la plupart des mères ayant tenté l’aventure en ont retiré un sentiment positif, quels que soient les résultats obtenus.
Autre facteur important : avoir un environnement favorable et soutenant. L’aide d’un professionnel de l’allaitement et d’un groupe de mères sera souvent très utile. Un environnement familial positif et comprenant le sens de cette démarche est un facteur fondamental. Prendre contact avec des mères ayant déjà vécu cette expérience peut être aussi d’un grand soutien.



Les bases physiologiques de la lactation
Une production de lait en quantité suffisante dépend essentiellement du développement des cellules sécrétrices de la glande mammaire, de la sécrétion de lait par les cellules sécrétrices, et de l’extraction de lait du sein.
Le développement de la glande mammaire se fait essentiellement pendant les cinq premiers mois de la grossesse, sous l’influence de la prolactine mais aussi de la progestérone, de l’œstrogène et des hormones de grossesse. Mais il a été montré que la prolactine seule peut permettre de développer les glandes sécrétoires, même en l’absence des autres hormones.
Il est intéressant de rappeler que la prolactine et l’ocytocine, les deux hormones qui sont responsables de la lactation, sont produites par la glande pituitaire et non par les ovaires, donc non nécessairement reliées à la grossesse et à l’accouchement.
La prolactine, l’hormone qui produit le lait, et l’ocytocine, l’hormone qui libère le lait, répondent toutes deux à une stimulation du mamelon. Cette stimulation peut être faite de différentes façons : par le bébé bien sûr, mais aussi par l’expression de lait, soit à la main soit au tire-lait.
Pour les mères adoptives, la stimulation des mamelons, en augmentant la prolactine, aura donc une double fonction : dans un premier temps, permettre le développement de la glande, et ensuite permettre la sécrétion de lait.
Extraire le lait (par le bébé ou au tire-lait ou à la main) le plus souvent possible est également indispensable pour augmenter la production. Or cette extraction repose sur une autre hormone, l’ocytocine, qui répond aussi à la succion. On sait que cette hormone est très sensible au climat émotionnel de la mère, d’où la nécessité d’être bien entourée et de se faire confiance.
En résumé, la physiologie permet de comprendre plusieurs éléments fondamentaux :
– établir la production de lait par une stimulation suffisamment fréquente des seins (dont l’objectif chez la mère adoptive sera dans un premier temps de développer la glande et non de produire du lait),
– le comportement du bébé et sa coopération à la mise au sein : le peau à peau et une très grande proximité vont lui permettre de trouver ou retrouver le chemin du sein,
– un climat émotionnel positif facilitant l’écoulement du lait produit : le stress peut garder le lait « captif » dans les alvéoles, diminuant ainsi la production de lait.
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MessageSujet: Re: allaiter un bébé sans l'avoir porté   allaiter un bébé sans l'avoir porté EmptyMer 22 Déc 2010, 12:43

Etablir la production de lait et l’augmenter
Il faut pour cela stimuler le sein et l’aréole le plus souvent possible, et plusieurs moyens peuvent être employés.

En tirant son lait

Plusieurs situations peuvent amener la mère à se tirer le lait elle-même.

Se préparer
Il est possible, et même souvent préférable, de se préparer avant les premières mises au sein.
Dans le cas d’une mère adoptive, plus longue sera la préparation, plus les chances d’avoir du lait au moment des premières mises au sein seront importantes. Dans ce cas, la stimulation va, au début, permettre essentiellement de développer la glande mammaire en augmentant le taux de prolactine.
Pour une relactation, la préparation peut être très courte et permettre dès les premières mises au sein que le bébé soit gratifié par un flot de lait.

Si le bébé refuse le sein ou n’est pas encore suffisamment efficace
En attendant que le bébé tète, la mère devra bien sûr tirer le lait elle-même.
Cette situation est souvent difficile à vivre et demande une grande patience. Elle ne signifie pas, et c’est important de s’imprégner de cette idée, que le bébé refuse sa mère, mais qu’habitué au biberon, il ne sait pas quoi faire du sein.
Beaucoup de contacts peau à peau et de proximité totale, une proposition du sein avant que le bébé pleure et soit trop énervé pour coopérer, pas de sentiment d’urgence, sont les meilleurs moyens pour sortir de cette situation. Mais là aussi le délai est très variable.
On peut aussi, dans ce cas-là, proposer un dispositif d’aide à l’allaitement (voir plus bas) qui va associer sein et lait dans la tête du bébé.

Par quel moyen
Cette stimulation peut être faite de plusieurs façons : soit manuellement, soit à l’aide d’un tire-lait. Dans tous les cas, commencer par un massage doux de l’ensemble du sein et de l’aréole afin de déclencher le réflexe d’éjection.
Tirer le lait manuellement est un moyen simple et économique, qui ne nécessite aucun matériel. Cela demande un certain coup de main : pouce sur l’aréole et autres doigts au-dessous, sans bouger les doigts, presser doucement l’aréole, puis tourner les doigts autour du sein et recommencer de façon rythmique.
Tire-lait : il est plus commode, vu le temps investi, d’utiliser un tire-lait électrique à double pompage (sur les deux seins en même temps) qui se loue en pharmacie. Mais le choix du tire-lait se fait aussi en fonction de la situation.
De toute façon, plus la stimulation sera fréquente (huit à quatorze fois par jour) et inclura aussi une séance d’expression la nuit, meilleurs seront les résultats. Bien sûr, chaque mère doit évaluer ce qu’elle peut faire en fonction de ses objectifs et du temps dont elle dispose.
Il est aussi très important de ne pas avoir d’attente de résultats, car il peut se passer un temps très variable d’une mère à l’autre avant que ces stimulations permettent d’extraire du lait.



Si le bébé accepte le sein

La première chose à faire est de proposer le sein au bébé et de voir sa réaction. Certains bébés vont accepter le sein tout de suite, ce qui bien sûr facilite beaucoup les choses. Dans ce cas, des mises au sein les plus fréquentes possibles, et dès que le bébé manifeste des petits signes d’éveil, vont être un stimulant très puissant de la lactation. Une fréquence de huit à quatorze fois par jour est l’optimum.
Garder son bébé peau à peau le plus souvent possible et vivre en proximité jour et nuit pour favoriser le démarrage, la réponse à tous les signes d’éveil et l’apprentissage de la succion.
Donner les deux seins, en changeant dès que l’on sent que bébé ne déglutit plus, et en revenant ensuite au premier sein tant que le bébé accepte de téter.
Compresser le sein sans se faire mal quand le bébé ne déglutit plus, du haut du sein vers le bébé et de façon rythmique, pour faciliter l’écoulement du lait.
Il n’est pas suffisant qu’un bébé accepte de prendre le sein dans sa bouche, même si cela est un signe très encourageant. Il faut aussi s’assurer qu’il tète avec efficacité. Pour une bonne position du bébé et une bonne prise du sein en bouche, le bébé sera enroulé contre soi, ventre contre ventre, le menton dans le sein, la bouche grande ouverte, les lèvres éversées, les joues bien rondes, la lèvre inférieure plus près du mamelon que la lèvre supérieure.
Eviter toute sucette et biberon qui n’aident pas le bébé à téter avec efficacité. Ceci ne veut pas dire bien sûr que l’on ne nourrit pas le bébé en plus des tétées, mais que l’on utilise d’autres moyens pour le nourrir : tasse, seringue, dispositif d’aide à l’allaitement (voir plus bas)…



L’accompagnement médicamenteux

Un « nouvel optimisme » est en train de naître concernant la lactation induite. Des protocoles ont été affinés, impliquant l’utilisation des mêmes hormones qui stimulent la croissance du tissu mammaire pendant la grossesse, et ce afin de « développer » le tissu mammaire d’une mère en attente de son bébé. On rapporte que, selon le nombre de mois qui s’écoulent entre le moment où la mère débute ces protocoles et le moment où le bébé arrive, elle peut être capable d’allaiter exclusivement dès le moment où le bébé est dans ses bras. Le docteur Jack Newman, au Canada, expérimente depuis un certain temps un protocole médicamenteux que l’on peut trouver sur Internet (voir bibliographie), mais qui nécessite, avant sa mise en œuvre, de trouver un médecin capable de comprendre cette démarche et de l’accompagner.
Il existe aussi des galactogènes médicamenteux (dompéridone par exemple) ou à base de plantes (fenugrec par exemple) pouvant accompagner une relactation au cas par cas, que je ne développerai pas ici. Il est important de savoir que de très nombreuses relactations ont été possibles sans galactogène et que le meilleur des galactogènes, c’est le bébé qui tète souvent et efficacement.



Comment donner les compléments en attendant que l’allaitement soit exclusif
Comme je l’ai déjà dit, le temps qui va s’écouler avant que le bébé puisse se passer de substituts du lait maternel complètement ou partiellement est très variable, de quelques jours à quelques mois.
Il est nécessaire de baisser progressivement la quantité de compléments pour que le bébé stimule suffisamment la lactation. Mais la baisse des compléments doit se faire en s’assurant que le bébé est toujours suffisamment nourri.
C’est à chaque couple mère/bébé de trouver son rythme. Il n’y a pas de modèle unique pour tous les bébés. La baisse peut être de 10 cc par jour comme d’un tiers des compléments par jour, en fonction de la situation. Dans les cas de relactation, la baisse est souvent plus rapide.
Vouloir aller trop vite est souvent générateur de stress, mais il est aussi important de comprendre que le bébé freinera rarement de lui-même. C’est à la mère de diminuer les compléments, soit très lentement et avec d’éventuels paliers ou retours en arrière si le bébé parait insatisfait, soit plus vite
Parfois, surtout pour les mères adoptives, l’allaitement peut rester partiel jusqu’à 6 mois, moment où l’introduction des solides peut alors rendre la quantité de lait fabriqué suffisante pour le bébé.
Un des grands écueils dans cette situation, c’est le bébé qui refuse le sein. Refus lié à l’utilisation du biberon pendant une période plus ou moins longue suivant les cas.
Il peut alors être nécessaire de « sevrer » le bébé du biberon et de le nourrir en complément du sein par d’autres moyens, à choisir en fonction du bébé et de la sensibilité maternelle.
Le bébé peut être nourri à la tasse, à la seringue... Mais le moyen le plus cohérent avec la nécessité de (ré)habituer le bébé au sein est le DAL, dispositif d’aide à l’allaitement. Ce dispositif qui existe tout prêt (commercialisé par Medela) peut aussi être fabriqué artisanalement avec un biberon et une sonde en caoutchouc qui part du biberon puis est fixée sur le sein : le bébé tète ainsi en même temps le sein et le tuyau (voir photo page précédente).



Quelques repères pour s’assurer que le bébé est suffisamment nourri, et pour ajuster la baisse des compléments
Il est bien sûr fondamental de s’assurer que, pendant la période de transition, le bébé est suffisamment nourri, et de disposer pour cela de quelques repères.

– Tout d’abord la fréquence des tétées et leur déroulement : le bébé tète-il suffisamment souvent (huit à quatorze fois par jour) et boit-il du lait quand il est au sein ? Un bébé qui obtient beaucoup de lait au sein tète d’une manière très caractéristique. Il ouvre généralement sa bouche très largement, et son rythme de succion est lent et régulier. Ses lèvres sont retroussées. Au moment où sa bouche est ouverte au maximum, il fait une pause perceptible que l’on peut aussi observer si l’on regarde son menton. Puis le bébé referme la bouche. Cette pause n’est pas la pause qui sépare deux succions consécutives, mais bien une pause au milieu d’une succion, alors que le bébé ouvre la bouche au maximum. Chacune de ces pauses correspond à la prise d’une gorgée de lait, et plus la pause est longue, plus le bébé boit de lait. À ce moment-là, le bébé peut même faire entendre une déglutition, mais il peut également prendre beaucoup de lait sans faire de bruit.

– Son comportement : a-t-il des phases d’éveil, paraît-il satisfait après les tétées ?

– A-t-il suffisamment de couches bien mouillées (cinq à six par 24 heures) ? Pour avoir une idée de ce que veut dire « bien mouillée », on peut verser 60 ml d’eau dans une couche et la soupeser. Les urines sont-elles claires ? Le bébé devrait avoir des selles fréquentes, c’est-à-dire au moins deux à trois selles abondantes, liquides ou molles, par 24 h (des taches sur la couche ne suffisent pas). A savoir : au-delà de 6/8 semaines, les selles peuvent être beaucoup moins fréquentes.

– La prise de poids est aussi un très bon repère. Les trois ou quatre premiers mois, un bébé doit prendre environ 20 à 30 grammes par jour. La fréquence des pesées est à réguler en fonction de la situation. A certains moments, une pesée journalière peut guider la mère, mais cela peut être trop stressant dans d’autres cas. Une pesée par semaine est souvent un bon rythme de croisière si tous les autres repères paraissent positifs.



Conclusion

La démarche de relactation ou d’induction de la lactation peut à première vue paraître très compliquée et « peu naturelle ». Mais il est important de comprendre qu’une mère peut garder des regrets définitifs et très douloureux face à un échec précoce, un non-choix d’allaitement ou une adoption.
La relactation à la suite d’une grossesse est plus facile que la lactation induite sans grossesse, mais les accompagnements médicamenteux (comparables, dans leur logique, aux traitements d’induction de grossesse) paraissent ouvrir de nouvelles perspectives pour le futur, et sont déjà expérimentés ailleurs qu’en France.
Je n’ai tracé là que les grandes lignes, mais il n’y a pas de modèles standards et chaque situation est particulière. Chaque mère devra définir ses objectifs avec réalisme, et en ne se fixant pas de date pour obtenir des résultats.
La situation nécessite la plupart du temps un accompagnement par une personne expérimentée et compréhensive, et un environnement familial soutenant.
Et à tout instant, il est important de se rappeler que toutes les mères qui témoignent parlent des bénéfices immenses qu’elles ont eus à retrouver le chemin de leur compétence à allaiter leur bébé, et ce quelle que soit la quantité de lait qu’elles ont réussi à obtenir : la relation d’allaitement, c’est bien plus que nourrir son bébé.



Régine Prieur
sage-femme
psychologue clinicienne CHIC Moissac
formatrice LLL France Formation

Sur chacun des points abordés ci-dessus (les tire-lait, comment augmenter sa production de lait, les différentes façons de prendre le sein, comment s’assurer que bébé prend assez de lait, l’accompagnement médicamenteux et les galactogènes, allaiter un bébé adopté, l’utilisation du DAL…), il peut être nécessaire d’approfondir ses informations. Tous ces thèmes sont traités dans les feuillets LLL ou ceux de Jack Newman par exemple, très facilement accessibles sur le site LLL (www.lllfrance.org) ou auprès d’une animatrice LLL.

Voici quelques autres références utiles :

– brochure OMS sur la relactation :
– Traité de l’allaitement maternel, LLLI, 1999, p. 368-382.
– site sur allaitement et adoption.(en anglais seulement)
– Lenore Goldfarb et Jack Newman, Protocoles pour induire la lactation. Guide pour maximiser la production du lait maternel


www.lllfrance.org

Peut être reproduit, imprimé ou diffusé à condition de mentionner la provenance de cet article.



Publié dans Allaiter Aujourd'hui n° nn, LLL France
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