- kasha5 a écrit:
- l'obstétricien m'a dit de prendre la pilule 3 semaines après la césa, donc c'est pile aujourd'hui...remarque je préfèrerais attendre encore 3 semaines..
voici ce que dit la Leche league sur la pilule monodosée dont font partie cerazette et microval:
Les progestatifs seuls
Ils semblent la plupart du temps n’avoir aucun impact sur l’allaitement. Toutefois, leur utilisation en post-partum précoce peut interférer avec le démarrage de la lactation, qui est normalement stimulé par la chute brutale du taux de progestérone en post-partum précoce.
Un certain nombre de cas de baisse de la sécrétion lactée ont été rapportés, surtout avec la médroxyprogestérone. Certains considèrent donc préférable d’attendre six semaines post-partum avant de commencer à les utiliser (ce sont d’ailleurs les recommandations actuelles de l’ANAES).
http://www.lllfrance.org/allaitement-information/aa/point61-regulation.htm#
- Citation :
- quant au risque de retomber enceinte??? (ce sont des questions que je ne m'étais jamais posées avant!!)
Hadrien a tout juste 3 semaines, il est né le 12/04
La MAMA
En 1988, sous l’égide de l’OMS, de l’UNICEF et de FHI (Family Health International), des scientifiques ont confronté leurs connaissances sur l’interaction entre allaitement et infertilité, et ont alors décrété unanimement le Consensus de Bellagio. Les Drs Miriam Labbok, Kristin Cooney (USA) et Suzanne Parenteau Carreau (Canada) ont largement participé à sa diffusion mondiale.
Le Consensus disait :
« Si la mère allaite complètement ou presque son enfant, et si elle reste en aménorrhée (sans retour de couches), l’allaitement permet d’éviter plus de 98 % des grossesses pendant les six premiers mois.
Les légers saignements qui se produisent durant les 56 premiers jours ne sont pas pris en compte.
Les intervalles entre les tétées ne doivent pas dépasser quatre heures le jour et six heures la nuit.
Les suppléments (liquides ou solides) ne doivent pas remplacer une tétée. »
Donc c’est bien la période d’aménorrhée de lactation plutôt que la période d’allaitement complet qui peut être considérée comme une période d’infertilité naturelle.
Le Consensus de Bellagio a été confirmé en 1995, après que de nombreuses études sur le terrain l’aient validé. Les dernières études (Dr Miriam Labbok, OMS, 1999) confirment que le pourcentage de grossesses en cas d’allaitement complet pendant les six premiers mois est plutôt de 1 %. Parmi les pays européens (Angleterre, Allemagne, Italie, Suède) qui ont participé à la grande étude mondiale de l’OMS (soit plus de 4 000 femmes) sur l’efficacité de la MAMA, aucune grossesse n’est survenue (0 %) ! Ces femmes en effet n’avaientt pratiqué que l’allaitement complet (et pas « presque complet »).
Ainsi, cette nouvelle méthode de planification familiale naturelle s’est révélée très efficace, et ce autant dans les pays industrialisés que dans ceux en voie de développement. La MAMA (Méthode d’Allaitement Maternel et d’Aménorrhée) apporte donc un nouveau choix parmi les diverses possibilités de planification après un accouchement, et permet de retarder l’introduction d’autres moyens contraceptifs.
Pour appliquer la MAMA, la mère doit se poser ces trois questions :
- ai-je eu mon retour de couches ,
- est-ce que je donne régulièrement des suppléments, ou est-ce que j’attands longtemps entre les tétées, le jour ou la nuit ?
- mon bébé a-t-il plus de 6 mois ?
Si la réponse est non à ces trois questions, il n’existe alors que 1 à 2 % de possibilité de grossesse.
Si la réponse est oui à un seul de ces critères et si l’on ne souhaite pas de nouvelle grossesse, il faut commencer à utiliser une méthode complémentaire de planification familiale, et continuer à allaiter pour la santé de l’enfant.
On sait que l’OMS préconise d’allaiter exclusivement six mois, puis partiellement jusqu’à 2 ans et plus (le système immunitaire de l’enfant n’est mature qu’à partir de 2 ans pour ce qui est de la fabrication des anticorps, plus tard encore pour l’immunité tissulaire ; pour la mère, un long allaitement réduit entre autres le risque de cancer du sein pré-ménopausique).
Lors d’un allaitement complet de quatre à six mois, environ un quart des femmes ont leur retour de couches avant 6 mois (pour des raisons génétiques). Une majorité des femmes l’a en moyenne vers le neuvième mois et peut ainsi suivre la MAMA. Si les femmes n’allaitent pas, 92 % ont leur retour de couches à 3 mois (Dr R. Ecochard, CLER).
La MAMA permet aussi de reporter l'observation des signes de fertilité (observation du col de l’utérus, de la glaire puis de la température) durant les 5-6 premiers mois du post-partum, soit jusqu'au premier saignement, soit jusqu'à l'administration régulière de compléments (Dr S. Parenteau-Carreau). Cette méthode permet aussi d'éviter des périodes de continence sexuelle inutiles.
Des anomalies de cycle peuvent persister jusqu'au sixième cycle : cycles anovulatoires, cycles plus longs et irréguliers, phase de températures hautes raccourcie, etc. Elles sont d'autant plus marquées que les cycles surviennent tôt et que l'allaitement partiel est intensif.
Plus le retour de couches survient tardivement (par exemple au neuvième mois), plus grande est la probabilité qu’une ovulation survienne avant le retour de couches et que celle-ci soit suivie d’un plateau haut adéquat de dix jours ou plus. Donc, après 6 mois (26 semaines), il ne faut plus attendre le retour de couches pour se considérer comme possiblement fertile ; il faut commencer à observer ses signes de fertilité (méthode d’auto-observation) ou choisir une autre méthode de planification familiale.
Les femmes qui restent aménorrhéiques et qui allaitent encore complètement ou partiellement après les six premiers mois peuvent toujours se trouver en état de faible fécondité si elles suivent les comportements optimaux recommandés en matière d'allaitement maternel : dans ce cas, on n’observe que 4 à 8 % de grossesses jusqu’à la fin du douzième mois. En outre, dans de nombreuses régions du monde, les femmes peuvent allaiter pendant 18 à 24 mois et rester infécondes pendant 12 à 15 mois, voire davantage, après l'accouchement.
En 1983 déjà, l'OMS déclarait qu’à l’échelle planétaire, l’aménorrhée lactationnelle était plus efficace pour la régulation des naissances que n'importe quelle autre méthode de planification familiale. Il est évident que l'application de la MAMA à large échelle exige un soutien actif à l’allaitement maternel.
http://www.lllfrance.org/allaitement-information/aa/60-fertilite.htm